Concept

La détention de l’avenir: les mauvais garçons comptent aussi

Et leur place est dans de petites classes! Parce que compter les jours dans une grosse prison uniforme offre peu de perspectives. Les Maisons aspirent à des maisons de détention à petite échelle : où les problèmes restent gérables et où les détenus sont interpellés par rapport à leurs responsabilités. Cette forme de détention est une proposition constructive en vue d’une société plus sûre.

Une histoire de, par, pour, avec et sur des gens

Le concept ‘les Maisons’ est une histoire de, par, pour, avec et sur des gens : ceux qui doivent passer un moment de leur existence en prison, qui travaillent dans notre système d’exécution des peines et qui prennent des décisions quant au parcours de détention.

L’objectif commun est d’établir une voie constructive, afin que les erreurs puissent, dans la mesure du possible, être réparées et que les détenus puissent, après leur détention, à nouveau jouer un rôle responsable dans la société. A la fois les détenus, les travailleurs du système pénitentiaire, les décideurs et la société sont considérés ici comme devant prendre leurs responsabilités communes.

Trois principes

La petite taille: des garcons vilains, des petites classes

Les trente à quarante grandes à très grandes prisons doivent être remplacées par des centaines de petites Maisons de détention. Elles sont organisées par régions. A l’intérieur d’une région, tous les programmes pénitentiaires sont développés (de ceux qui sont fermés à ceux qui sont ouverts, de ceux d’éducation de base à ceux qui prévoient un accompagnement intra-muros intensif). Chaque détenu se voit désigner un ‘accompagnateur individuel de plan’, qui suit ses plans de détention et de réinsertion, au cours de toutes les étapes. Cela permet d’éviter le stigmate de la prison stéréotypée et de répondre, de manière plus flexible et plus souple, aux besoins individuels.

Différentiation: la détention reflète mieux la vie du détenu

Les Maisons de détention diffèrent les unes des autres en termes de la sécurité, de l’occupation du temps de détention et de l’accompagnement. A partir de la condamnation, un ‘Plan de solutions’ (Plans de détention et de réinsertion) est élaboré. Il établit notamment un parcours, à travers différents types de Maisons de détention. Et la réinsertion est aussi immédiatement préparée. Il stimule le développement et la responsabilité des détenus et de la société envers eux-mêmes, l’un vis-à-vis de l’autre et envers les victimes.

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Proximité: ‘détention dans la communauté’

Les Maisons de détention sont connectées au quartier où elles se situent. A partir de l’idée de réparation, elles jouent un rôle économique, social ou culturel dans leur environnement. En vertu du principe de la normalisation, elles utilisent l’offre d’aide et de services provenant des environs immédiats, afin de réaliser les plans individuels. Cela stimule l’engagement mutuel et la responsabilité des détenus et de la société. Les domaines de risques prédéfinis restent sous la surveillance de la justice. La ‘ détention de proximité’, par laquelle la privation de liberté est entremêlée au tissu social répond mieux aux objectifs de la détention prévus par la Loi de principes.


Inspirations & études

Nous avons élaboré ce concept sur la base:

1) des fruits de divers groupes de travail (personnel & accompagnement, infrastructure, facteurs juridiques, stratégie) du projet ‘exécution différencié de la peine’ au sein de la Ligue des droits de l’homme

2) des études belges et étrangères sur l’efficacité de la détention, notamment :

- “Le soutien par les pairs en détention: une recherche qualitative sur les options de mise en oeuvre dans les prisons flamandes” - Cérane Van de Reyde - Promoteur Prof. Dr. Freya Vander Laenen

- “Les coûts de la détention” - Delfien Van Hoorebeke - Promoteur Prof. Dr. Freya Vander Laenen

- “Détention à petite échelle en Scandinavie: un eye- opener?!” - Katrien Weltjens - Promoteur Prof. Dr. Kristel Beyens

- “La peine en België et en Norvège: un monde de différence?” - Ellen Huybrechts - Promoteur. Prof. Dr. Tom Vanderbeken

3) d’exemples de modèles similaires en Belgique et à l’étranger, parmi lesquels:

- ‘De Grote Robijn’, un monastère qui devient un centre d’accueil pour les jeunes

- De Re-entry woning in Ruiselede - “Tussen detentie en vrijheid: de re-entry woning. Een belevingsonderzoek” - Sieglinde Verkindere - Promotor Prof. Tom Vanderbeken

Le concept a été affiné sur la base:

1) des résultats de plusieurs études de cas relatifs aux possibles maisons de detention en Belgique

2) d’exercices d’étudiants en architecture qui ont abouti à des maquettes et plans de quartier pour de possibles maisons de détention

3) d’études complémentaires sur certains aspects du concept (par exemple, les coûts, l’intégration dans un quartier), parmi lesquelles:

- “Cadre pour l’évaluation des emplacements pour un project d’ exécution de peine durable” - Sarah Holbrouck - Promoteur Prof. Dr. Ronald De Meyer

- “Stratégie de communication contre le NIMBY-problème dans les maisons de détention” - Ambre Deprez - Promoteur Prof. F. Verbruggen

- “Une typologie architecturale pour une exécution de la peine différenciée à petite échelle” - Elke Deyaert - Promoteur Prof. Dr. Ronald De Meyer

- “Small is beautiful? Une étude sur les possibilités et les limites des modèles de détention à petite échelle” - Eleni De Roek - Promoteur Prof. Dr. Tom Vander Beken

- “Petites maisons de détention comme une alternative au système pénitentiaire belge” - Birgit Van Vuchelen - Promoteur Prof. Dr. Ronald De Meyer

- “Formes de détention à petite échelle évaluées. Breaking The Walls” - Amber Van Belle - Promotor Prof. Dr. Tom Vander Beken

- Une étude prospective de l’organisation de l’assistance et des services dans une maison de transition” - Linde Tilley - Promotor Vincent Eechaudt

- Jeunes adultes entre terre et bateau?” - Steunpunt Algemeen Welzijnswerk

- Le dessaisissement des jeunes” - Yana Jaspers - Promotoren Prof. Dr. Jenneke Christiaans & Prof. Dr. An Nuytiens

- L’opinion du citoyen sur le rôle de la détention” - Manu Pintelon - Promotor Prof. Dr. Charlotte Colman

- “Elaboration de construction d’une maison de transition” - Sofie Hauquier - Charlotte Van Rysseghem - Promotor Alexis Versele

- Implanter une maison de detention a Liège - Claire Lekeu - Sous la

direction de : David Tieleman

- Entre reinsertion et repression, l'espace architectural comme outil de reinsertion de la population carcerale en Belgique - Dieter Antoine - Promotor Andrea Anselmo, Cécile Chanvillard, Christiane Fontaine et Gérald Ledent

- "Les maisons de transition : tremplin vers une réinsertion réussie ?" - Charleen Duqué - Promotor Christian De Valkeneer

-La privatisation de l’exécution de la peine ici et ailleurs, quel avenir lui souhaiter ? - Isaline Boffé - Promotor Marie-Aude Beernaert

4) concertation avec les organisations et autorités locales susceptibles d’être intéressées à démarrer une maison de détention, qui, entre autres choses, a abouti sur une feuille de route pour la mise en œuvre d’une maison de transition (c’est le premier type de maison qui sera mis en place en Belgique, pour des personnes à la fin de leur peine de détention)